1771-06-05, de Voltaire [François Marie Arouet] à George Keate.

Il y a bien longtemps, Monsieur, que je ne vous ai écrit.
Mes maladies continuelles, et la perte prèsque entière de la vue, sont la cause de mon silence. Je me ranime un peu dans ce moment, pour prendre la liberté de vous recommander un jeune homme de mérite, qui sait plusieurs langues, qui a fait de bonnes études, qui pense en sage, et qui est capable de rendre service. Si vous pouvez trouver à l’emploier, soit auprès de quelque jeune homme qui voiage, soit auprès de quelqu’un qui veuille s’instruire, je crois que vous en serez content.

Vous savez avec quels sentiments je vous suis dévoué pour le peu de tems qui me reste encor à vivre.

Voltaire