1768-07-20, de Voltaire [François Marie Arouet] à Nicolas Christiern de Thy, comte de Milly.

Il y a un mois, monsieur, que je vous dois des remerciements de la lettre dont vous m'avez honoré, si ma vieillesse & mes maladies qui la rendent très décrépite, me l'avaient permis.
Je vois avec un grand plaisir que vous joignez l'étude des lettres à celle de la guerre, & que vous rendez l'une & l'autre encore plus respectables par la plus saine morale. Quoique je sois très touché, monsieur, des choses obligeantes que vous me dites, je le suis encore plus de votre philosophie humaine. Il est vrai que j'ai eu l'inadvertance condamnable d'oublier le p. Renaud de l'Oratoire. Je vous suis très obligé de m'avoir fait apercevoir de ma faute. Je vais la réparer dans une nouvelle édition que l'on fait du Siècle de Louis XIV& du Siècle de Louis XV. Pardonnez, monsieur, à mon triste état, qui a retardé si longtemps les témoignages de tous les sentiments respectueux avec lesquels j'ai l'honneur d'être, &c.