Vous voulez monsieur que Mr Dhornoy ou Monsieur l'abbé Mignot signe le c[om]pte que vous avez eu la bonté de faire.
Cette cérémonie me paraît aussi superflue, que vos attentions pour moy sont obligeantes. De plus madame Denis ayant touché depuis le mois de mars vingt six mille livres tant de mr le maréchal de Richelieu que de Mr de Lezau et de moy, et devant en toucher environ autant, elle sera payée et fort au delà dans ces deux années 68 et 69 de la pension de 20000lt que je lui fais.
Je vous prie encor de considérer que la plus grande partie de mon bien étant entre les mains de mr le duc de Virtemberg, et ayant fait avec l[uy] un acord par le quel j'ay consenti à n'être payé qu'au mois de mars 1770, acord par lequel moy et mes héritiers nous avons les sûretés nécessaires, il est évident que je ne pourai subsister qu'en touchant par mois pendant deux années les 3000lt que vous avez la bonté de rembourser à mr Delaborde. Ainsi donc Monsieur je vous supplie de donner pendant ces deux années à mes neveux la petite pension de 1800. J'espère qu'au bout de ce temps je ferai mieux pour eux et pour toutte ma famille soit que je sois en vie soit que je meure.
J'ay l'honneur d'être avec bien de la reconnaissance
Monsieur
votre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire
Si vous voulez en attendant, que M. Dhornoy arrête le compte, il fera ce que vous voudrez. Faut il une procuration en forme? Une simple prière par écrit ne suffit elle pas? dans une chose qui n'est que de confiance et d'amitié entre vous et moy?
à Ferney 22 juin [1768]
Cette lettre vous parviendra assez tard. Un voyageur s'en est chargé avec d'autre paquets.