à Geneve le 16 mars 1768
J'ai fait connoitre vos intentions, monsieur, et on me presse de vous prier de mettre un prix à votre terre.
Si je continüe à me mêler de cette affaire c'est bien plus pour ne pas désobliger des amis, qu'avec le désir de réussir du moins sur le pied proposé, car il me paroit impossible que vous habitiez Tournay l'hyver, et je suis bien sûr d'ailleurs que Made D.. seroit au désespoir que vous vous gênassiez pour luy faire des rentes. Quoiqu'il en soit Monsieur, je vous prie de me mettre à portée de répondre aux personnes qui m'ont mis en jeu. Je pourrai un de ces jours aller causer avec vous sur cette affaire et vous donner quelques idées d'arrangement qui vous paroitront peutêtre convenables à votre position et aux motifs qui vous déterminent.
On me mande que la Reine est mieux mais que la joye de ceux qui l'entourent pourroit bien n'être pas durable.
Je suis très sensible M. aux témoignages de votre amitié, et rien ne me feroit plus de plaisir que de pouvoir vous donner chaque jour des preuves de mon tendre attachement.