[?19 March 1757]
Nous attendions les ordres des maîtres des jeux.
Fanime en conséquence arborera le grand panier, cela même est nécessaire pour arranger les positions du téâtre, attendu que deux juppes tiennent dix fois plus de places que vingt hauts-de-chausse.
Fanime prétend qu'au cinquième acte elle doit être auprès de son père, et il est incontestable que Tamire doit être à la droitte d'Enide, parce que c'est luy qui doit la désarmer, et qu'il paraît convenable qu'il soit auprès de ce qu'il aime, et non auprès de ce qu'il n'aime pas. Nous soumettons aux idées du généreux Tamire ces convenances qui l'emportent sur les inconvénients. Ces inconvénients sont que Tamire ne poura parler à droitte et à gauche. Mais il sauvera aisément cette difficulté par un geste, et nous nous reposons sur luy de toutte la bienséance téâtrale. La pièce n'est rien. Il ne s'agit que des acteurs et de leur plaisir. Fanime paraît attachée à cette position. Elle ne sait pas trop bien son rôle, et serait embarassée s'il fallait changer les arrangements dont on convint hier. Elle prie le généreux Tamire d'avoir cette condescendance pour sa faiblesse.
Elle sera à trois heures et demie précise au téâtre de Monrepos. Nous nous flattons que le mal de gorge de madame d'Hermanges est dissipé.
Je présente mes respects aux turcs et aux crétiens.