1759-07-17, de François de Bussy à Voltaire [François Marie Arouet].

J'ai reçu M., la lettre que vous m'avés ft l'h. de m'écrire le mois passé et à la quelle la multiplicité et la rapidité du travail m'a empêché de répondre plutôt.
Vous demandés un conel sur l'Idée de demander un brevet pour votre acquisition de la terre de Tournay. Je ne puis mieux faire que de vous présenter l'examen que j'ai fait de la matière et de vous laisser le soin de vous déterminer après avoir lû attentivemt le Brevet accordé au Présidt de Brosses. Il m'a paru que la grâce qui lui avoit été accordée étoit personelle et que les motifs ne pouvoient vous être adaptés. Tournay étoit dans la famille de Brosses, longtems avant l'échange avec les privilèges et franchises, dont il est question. Le Présidt de Brosses faisoit la sixe génération des possesseurs de la Terre de Tournay en cet état. Il alléguois des services rendus par ses ancêtres, enfin ils avoient la qualité de citoyens de Geneve. Vous n'êtes, M., dans aucun de ces cas ainsi les fermiers Généraux qui savent très bien leur compte vous feront paier des droits qu'ils prétendent être compris dans leur adjudication. Ces droits sont le Cente denier, si vous recueillés du vin. Il vous demanderont des droits d'aydes et Il ne paroit pas que le Roi puisse vous en accorder l'exemtion. Si S. M vous en expédioit le brevet Il faudroit y insérer sauf le droit d'autruy et la grâce ne pourroit porter que sur les 2 Vingtièmes que le Roi n'a point affermés.

Telle est M. l'examen que J'ai fait de votre Idée. Vous êtes en état maintenant de vous décider mais au cas que vous croyiez devoir vous déterminer pour solliciter le Brevet Je pense que vous ne pouvez mieux faire que d'emploier la voye de M. Le Ms Chin qui vous aime tendrement et qui est ami de même de M. le D. de Ch.

Quant à moi Je