15e Mars 1768, à Ferney
Il est vrai, Monsieur, que Ferney est à vendre, qu'on en a déjà offert beaucoup d'argent, et que j'en ai dépensé bien d'avantage pour rendre la maison aussi agréable, et la terre aussi bonne qu'elles le sont aujourd'hui.
Il est encor vrai que je la donnerai à celui qui m'en offrira le plus; le tout pour faire des rentes à maman, car pour moi je ne dois penser qu'à mourir. Tout ce que je puis dire c'est que quiconque achêtera Ferney fera un éxcellent marché. Je pourais en ce cas habiter Tournay, car je ne puis plus passer qu'à la campagne le peu de temps qui me reste à vivre.
Permettez que je vous embrasse le plus tendrement du monde.
V.