2 8bre 1767
Fondez donc cette maudite glande, mon cher et digne ami.
Que l'exemple de m. Dubois vous rende bien attentif et bien vigilant. Vous n'avez pas comme lui cent mille écus de rente à perdre, mais vous avez à conserver cette âme philosophique et vertueuse, si nécessaire dans un temps où le fanatisme ose combattre encore la raison et la probité. Si par hasard son édition a quelque succès dans ce siècle ridicule, je lui prépare un petit morceau sur Henri 4 qu'il pourra mettre à la tête de la 2 édition, et je vous réponds que vous y retrouverez vos sentiments. Je finis ma carrière littéraire par ce grand homme, comme je l'ai commencée; et je finis comme lui; je suis assasiné par des gueux, Cogé est mon Ravaillac. Adieu mon cher ami, je suis trop malade pour dicter longtemps; mais ne jugez point de mes sentiments par la brièveté de mes lettres.
Je vous demande en grâce que Merlin ne tire pas plus de 750 exemplaires et surtout qu'il ne fourre point là mon nom, et quil ne demande point de privilège.
Faudra-t-il que je meure sans vous revoir?
Voici un petit écrit sur les dissidents qui m'a été envoyé de Hollande.