1767-01-03, de Pierre Michel Hennin à Voltaire [François Marie Arouet].

Je vois avec une peine infinie M. le projet que vous formez de voyager dans ce tems cy.
Quant au Passeport, de plus de huit jours il n'en sera besoin pour venir icy. Vous pouvez sans aucune difficulté passer en Suisse sans Passeport. S'il en falloit un pour un François au Poste de Versoix ce ne pourroit être qu'un Passeport de la Cour. J'espère que vous changerez de résolution, et je vous prie instament de m'en instruire.

Le tems me manque pour vous en dire davantage. L'idée de vous perdre ne fût ce que pour quelque tems me rendra ce Pays cy insupportable.

Pardon de mon laconisme, mais en vérité je suis excédé d'écriture. Mes respects à toutes vos Dames. Je vous embrasse bien tendrement et vous prie de disposer de moy en tout ce que je pourrai faire pour vous témoigner mon dévouement sincère et inviolable.