1750-12-24, de Voltaire [François Marie Arouet] à Charlotte Sophia van Aldenburg, countess of Bentinck.

Vous devez madame recevoir aujourduy la lettre de sa majesté.
Elle a recommendé votre affaire à Monsieur d'Arnim. C'est de tous les ministres celuy qui a le plus beau poste, puis qu'il vous servira. Je sens dans ce moment cy que j'ay de l'ambition. On doute icy que vous puissiez trouver dans les états de la marche, ce que vous demandez. Mais vous êtes faitte pour réussir où les autres échoueroient. Vous pourez trouver ailleurs le reste de la somme que la marche ne fournira pas. Il faut que ce pays cy vous vange pleinement de Vienne. Vous allez être accablée d'affaires. Pour moy, je n'attends que le moment de venir vous renouveller le dévouement respectueux et inviolable que je vous ay juré pour toutte ma vie. Le roy me fait aimer Postdam, mais vous me faites bien regretter Berlin.

V.