1750-12-31, de Voltaire [François Marie Arouet] à Charlotte Sophia van Aldenburg, countess of Bentinck.

Il n'y a madame qu'une aussi belle âme que la vôtre qui puisse songer aux coliques de son prochain dans le temps qu'elle a la guerre avec des empereurs, des rois, et des espèces de républiques.
J'ose avoir le cœur aussi bon que vous, et je suis plus sensible à vos chagrins qu'à mes maux. Le prince de Lokovits croira que j'ay une grande passion pour luy, j'ay été trois fois à sa porte croyant que c'étoit la vôtre. Mais je ne m'y méprendrai plus. Je dîne aujourduy chez la reine mère à deux heures. Si à une heure vous êtes chez vous, je compte venir vous y faire ma cour, et vous renouveller mon sincère et respectueux dévouement.

V.