1767-07-29, de Voltaire [François Marie Arouet] à Charles Bordes.

J'ai reçu, mon cher confrère, une Lettre de Made Oliver, ou Olivier, ou Olinen.
Je n'ai pu lire son écriture. Je vous suplie de lui dire qu'elle aura incessamment ce qu'elle redemande, soit d'une manière, soit d'une autre. Il y a en éffet dans ces deux petits livres des anecdotes très curieuses. On a voulu faire réimprimer les feuilles qui contiennent ces anecdotes historiques dont quelques unes sont tirées des régistres du parlement de Paris, et qui ne se trouvent point ailleurs. Les troubles de Genêve ont malheureusement retardé l'éxécution de ce projet utile. Je vous suplie d'assurer cette Dame que son livre est en sûreté; qu'il lui sera infailliblement remis dans le courant du mois où nous allons entrer. Qu'on prendra toutes les précautions nécessaires pour le lui faire parvenir sûrement malgré l'interdiction de tout commerce.

Conservez moi vos bontés, et comptez sur l'amitié inviolable de V. t. h. o. s.

V.