4 janvier [1763]
On a reçu deux feuilles des Ecclaircissements qui ne se suivent pas.
La page 16 finit par ce mot L'histoire, et la page 17 comênce par ce et déploie. Ce qui est dans la page 15 est répété dans les pages 16–17, 18, et 19. L'imprimeur s'est trompé, et a pris sans doute une ancienne feuille a, pour la nouvelle.
Aureste, on imprime à Paris ces éclaircissements, mais si Monsieur Cramer veut les ajouter à L'histoire générale, il fera très bien de se dèpêcher d'achever cette histoire qui est attendue avec quelque impatience. L'Errata est tout prêt. On va en faire un pour les dix volumes qui précèdent; mais il serait éssentiel de réimprimer Mariamne selon la nouvelle leçon, en observant de mettre autant de pages pour la nouvelle Mariamne que pour l'ancienne, ce qui est très aisé, et ce qui ne nuira pas à l'édition.
Quant au traitté sur la tolérance, il paraît que Monsieur Cramer poura y employer la presse qui a servi à L'histoire du czar, cette histoire étant incessamment finie. En attendant, il est prié de renvoyer le manuscrit, auquel il faut ajouter des notes nouvelles.
On a reçu une Lettre de mr Marin, par laquelle il se plaint de n'avoir pu trouver de libraire qui lui ait pu fournir deux souscriptions pour made la princesse de Tallemont. Il est absolument nécessaire que monsieur Cramer ait la bonté de presser ses correspondants, et de faire insérer un nouvel avertissement dans les journaux. Mais surtout, il faut rafraichir la mémoire des souscripteurs qui n'ont pas fourni leur contingent. On ne peut s'y prendre que par des Lettres circulaires, imprimées, et envoyées à l'adresse des personnes qui ont promis beaucoup, et qui ne donnent rien. Si on ne prend pas ce parti, tout sera infailliblement perdu; c'est l'avis de Mr et de Made D'Argental; ils sont fort étonnés que Mr Philibert ne les ait point vus, et n'ait pris aucune mesure pour ces souscriptions. Cette entreprise ne peut réussir que par beaucoup d'empréssement et de soins.
Caro je suis très en peine de votre hidrocèle mais ce n'est sûrement qu'un peu d'eau extravasée. S'il en faut venir à un petit coup de lancette vous ne serez certainement pas réduit à l'état de Daumart. Je vous prie de me faire donner de vos nouvelles. Je vous embrasse de tout mon cœur, et je salue toutte votre famille.
V.