24 9bre 1766
Eh bien, mon cher et vertueux ami, imprime-t-on le mémoire pour les Sirven?
Viendrons nous enfin à bout de cette affaire qui intéresse l'humanité entière?
Je vous ai déjà dit sans doute, et si je ne l'ai pas dit, je le redis; et si je l'ai redit, je le redis encore: il est avéré, prouvé, démontré que ce malheureux Jean Jaques ne m'avait écrit pour prix de mes bontés une lettre insolente, que pour engager avec moi une querelle, pour soulever contre moi les prêtres et les autres gueux de Genêve, et pour me faire sortir des Délices. M. Tronchin est très instruit d'une partie de cette intrigue, et j'ai les preuves de l'autre. Il n'y a jamais eu de pareil monstre dans la littérature, pas même Fréron. Voilà ce qu'il faut qu'on sache. Je me reprocherais de m'être même moqué de ce polisson si je n'étais justifié par ses scélératesses.
Je vous prie d'envoyer ce petit billet à m. de Marmontel. J'espère qu'enfin l'abbé Coyer rendra gloire à la vérité.
Je vous embrasse aussi tendrement que faire se peut.