1766-07-07, de Voltaire [François Marie Arouet] à Étienne Noël Damilaville.

Mon cher frère, mon cœur est flétri, je suis atterré.
Je me doutais qu'on attribuerait la plus sotte et la plus effrénée démence à ceux qui ne prêchent que le sagesse et la pureté des mœurs. Je suis tenté d'aller mourir dans une terre étrangère où les hommes soient moins injustes. Je me tais, j'ai trop à dire.

Je vous prie instamment de m'envoyer la lettre qu'on prétend que j'ai écrite à Jean Jacques, et qu'assurément je n'ai point écrite.

Le temps se consume à confondre la calomnie. On vous demande bien pardon de vous charger de faire rendre tant de lettres.