à Rome Le 3 février 1766

Je suis Chargé, Monsieur, d'une Comission bien flateuse pour moi; C'Est de vous dire Combien notre souveraine Vous Estime, Combien elle respécte Vos Occupations, et Combien Elle Les Croit importantes pour les homes, présents et futurs.
Mais tout ce que je pourais metre dans cette Lettre sera au Dessous de ce qu'on me marque. Ainsi pour remplir parfaitement La tâche qu'on m'impose j'ai L'honeur de Vous Envoier une Copie de la Lettre que m^r de Panin(gouverneur de S. A. I. M^gr Le Grand Duc, et Chargé des fonctions de Grand Chancelier) m'a Ecrite. Rien ne peut sans doute augmenter L'idée que Vous avés de notre Impératrice, mais je me flate, Monsieur, que Vous Estimerés L'Interprète de ses sentiments. Un Ministre qui l'exerce de cette façon mérite bien La place qu'il ocupe, et L'aprobation des Etres pensants.

Je suis avec ce tendre atachement que je vous ai voué, et avec le respect qu'un homme supérieur fait naitre. Adieu, Monsieur, Conservés moi vos bontés, et L'honeur de votre souvenir.