1766-01-20, de Voltaire [François Marie Arouet] à Philibert Charles Marie Varenne de Fénille.

La lettre que vous me citez, Monsieur, est précisément celle dont je vous parlais; ce sera du moins un témoignage de l'amitié qui me liait à l'illustre Mr Clairaut.
Je ne croiais pas lui survivre. Nous avons fait une grande perte, mais le public ne la sent pas assez, il ne sait pas combien les mérites de ce genre sont en petit nombre; nous avons tout au plus trois ou quatre géomêtres astronomes, s'ils manquaient on serait tout étonné de n'avoir pas un seul homme qui sçut faire une observation. Et à la honte de la France, il y a cent personnes qui lisent les males semaines de Fréron, contre une qui s'instruit dans les ouvrages de Clairaut.

V. t. h. o. sr

V.