25e May 1765 à Ferney
Vous voulez donc, madame, que je prenne la liberté de vous appeller pâté; de tout mon cœur, assurément; ces petites familiarités que vous me permettez me rendent vôtre amitié bien précieuse.
Non, ce n'est point pour François que j'aime Pâté, mais c'est pour Pâté que j'aime François. Il me semble que je le vois gros et gras; il est bien fait, il a l'air nôble et gracieux; il ressemble à son père et à sa mère. En un mot, il y a quatre personne dans la maison que je voudrais bien embrasser.
Je n'ai plus de santé depuis que vous nous avez quitté. Plus de pâté, plus de théâtre. Je ne veux pas renoncer à l'espérance de venir me ranimer auprès de vous, c'est une de mes plus grandes consolations. Soiez bien persuadée de la tendre et respectueuse amitié de Papa.