1765-02-18, de Voltaire [François Marie Arouet] à Claude Ignace Pajot de Vaux.

Monsieur,

Souffrez que cette Lettre soit à la fois pour vous, pour Monsieur vôtre frère et pour Madame De Vaulx.
Je suis plus fait actuellement pour les extrêmes onctions que pour les batêmes. Mais si je peux jamais demander à ma mauvaise santé un congé pour venir assister à l'entrée que Mr vôtre fils fera dans ce monde je ne manquerai pas de venir moimême le mettre sous la protection de st François D'Assise, mon bon patron. Si c'est un garçon il tiendra de vous le grand cordon si renommé de ce st François. Si c'est une fille elle aimera un jour ce beau cordon. Je félicite sa mère de la bonne santé dont elle jouït, celà présage les couches du monde les plus heureuses. Je prends la liberté d'aimer toujours pâté, je respecte Madame DeVaulx, je vous suis véritablement attaché à l'un et à l'autre; je vous souhaitte toutes les prospérités que vous méritez; je serai à vos ordres pour le reste de ma vie.

J'ai l'honneur d'être de tous les trois avec les plus respectueux sentiments, le très humble et très obéïssant serviteur

Voltaire