ce 7 avril [1765] de Fernex
J'ai reçu hier Monsieur une lettre charmente de Monsieur votre frère; je suis enchantée de lui et il me parais Contant de moi.
Il me fait même espérer que nous nous verons un jour à Fernex et aux Délices. Apropos des Délices j'y ai laissé un clafecin que vous savez qui n'est pas sur l'état des meubles et que j'ai Comté reprandre. Voudrez vous bien le donner lors qu'on l'envera chercher?
Comme mon Oncle a le goût des maisons et que je ne sçai pas si un jour à venir nous ne serions pas tentés de passer nos hivers quelque part, je suis bien aise de garder deux clafecins. Voilà ce qui m'a empêché de le mettre sur l'état des meubles.
Apropos Monsieur le jour que j'us l'honneur de diner chez vous, mr Tronchain votre Cousin me dit qu'on attribuait à Mon Oncle trois petites brochures sur vos affaires. J'en fus d'autant plus étonnée que je n'en avais seulement pas entandu parler. Ainsi je ne pus lui répondre. Je me suis informée, j'ai parlé à Mon Oncle, j'ai lu les brochures et j'ai questioné Vaniere qui ne me cache rien. Soiez sûr mais très sûr que Mon Oncle n'y a jamais pensé, qu'elle ne sont point de lui, et qu'il n'a pas écrit une pense d'a sur vos querelles. Sans doute que quelcun qui veut se cacher répand sous main que cela est de lui, mais soiez sûr que nom. Je vous le dirait sous le secret. Adieu Monsieur, Conservez moi votre amitié et ne doutés jamais de mes tendres sentimens pour vous et madame Tronchain.