1765-02-13, de François Tronchin à Voltaire [François Marie Arouet].

M. Vt De Chatx vient de me communiquer le billet qu'il reçoit de vous m. c. a.
Il n'y a aucune affaire où je ne le désirasse de tout mon cœur comme juge; mais ne seroit il pas bien affreux que vous eussiés besoin de Juges entre vous & mon frère? Vous avés beau avoir envoyé des mémoires, des instructions à Mrs De L. & De Chatx; moi je vous dis, au nom des droits de l'amitié, qu'ils ne jugeront point parce que la seule idée d'une difficulté entre vous & mon frère est une idée absurde; je m'y connois. Ce n'est que par le Courrier d'aujourd'huy que j'ai pu rendre au Fermr Genl le véritable état des choses: Je vous demande seulement de vouloir bien, jusqu'à sa réponse, être aussi calme que moi; & sur toute chose, de ne pas donner dans l'écart de soupçonner la pureté des procédés comme de l'attachement d'aucun de vos amis; c'est sur quoi je n'entendrois nullement raillerie.