1764-01-17, de Voltaire [François Marie Arouet] à Caroline Louise von Hessen-Darmstadt, margravine of Baden-Durlach.

Madame,

Vôtre Altesse sérénissime a été touchée de l'horrible avanture des Calas.
Ce procez d'une famille protestante qui redemande le sang innocent va bientôt être jugé en dernier ressort. Je mets à vos pieds cet ouvrage consacré aux vertus que vous pratiquez. Si vôtre Altesse Sérénissime daigne envoier quelques secours pour subvenir aux frais qu'une famille indigente est obligée de faire, cette générosité sera bien digne de Vôtre Altesse Sérénissime, et tous ceux qui ont pris en main la cause de ces infortunés, vous regarderont dans l'Europe comme leur principale bienfaictrice. Souffrez que je sois icy leur organe, en vous renouvellant le profond respect avec lequel je suis

Madame

De Vôtre Altesse Sérénissime

Le très humble et très obéïssant serviteur

Voltaire