1763-12-31, de Voltaire [François Marie Arouet] à Paul Claude Moultou.

Je prie mon cher philosophe de vouloir bien s'enquérir comment on dit, je vous aime en Caldéen, en Egyptien, et en Siriaque; c'est un si beau mot qu'il faut le savoir en toutes les langues.

Si je pouvais avoir aussi quelques mots caldéens, siriaques, et même Egyptiens, qui fussent diaboliques à prononcer pour les opposer aux expressions grecques qui sont si douces et si harmonieuses; hommes, villes, maisons, fleuves, âme, Dieu, Ciel, cheval, je serais bien obligé à mon cher philosophe.

Je le conjure de travailler à son bel et important ouvrage; il sera le bienfaicteur des gens raisonnables.