28^e 7^bre 1763 à Ferney

La Traite de M^r Olensshlager, Monsieur, dont je vous parlais dans ma dernière Lettre, consiste en deux Lettres de change, l'une de quatre mille Livres, sur Maurin Bruÿere et compagnie, signé Maurin et Comp.

L'autre de deux mille cinq cent Livres sur Jean Batiste Arnd Duc et Compagnie, signé frères Mayer.

A Lyon pour le payement d'aoust.

Ces 6500£ sont le payement de ce que me devaît L'Electeur Palatin au 1^er Juillet. Je vous envoyai ces Lettres de change vers le 19^e d'aoust, je les tiens de m^r Olenshlager, et je n'ai rien à répéter sur M^r Franck ni sur m^r Bois de la Tour.

Je vous remercie de la réponse au parlement de Bordeaux. Elle parait sage, équitable et ferme. La Lettre au parlement de Rouen imprimée dans les gazettes est beaucoup plus forte. Il faut espérer qu'on oubliera bientôt toutes ces déclamations, et que les éffets royaux reprendront la faveur que les remontrances leur ont ôtée.

Vous recevrez, Monsieur, un petit paquet, à vôtre adresse par M^r Tabareau, que je vous suplie de vouloir bien faire mettre à la poste; il m'a été confié par des personnes qui ne veulent point se servir de la voie de Genêve, attendu que depuis l'équipée de Jean Jaques, on met souvent à Paris au rebut les Lettres qui portent le timbre de Genêve, et dans lesquelles on soupçonne qu'il y a des imprimés.

Mad^e Denis et moi, et toute la petite famille, nous vous embrassons bien tendrement.

V.