Je me souviens, mon cher monsieur, que je vous avais prié de vouloir bien faire toucher mille francs à la veuve Eustache à Rouen pour le payement de sa toile en attendant qu'elle envoya son compte; je reçois ce compte aujourd'hui.
Il est de 1748 £. Je vous supplie de vouloir bien les faire tenir incessament à Madame Du Coudray à Rouën; c'est elle qui s'est chargée d'envoyer les ballots. Vous pouriez, Monsieur, avoir la bonté d'envoyer à cette madame Du Coudray une lettre de change de pareille somme payable à vüe sur qui il vous plaira. Je n'ai aujourd'hui nulle nouvelle. Je crois le roy de Prusse parti enfin de Landshut. Les russes avancent et tout est en mouvement.
Je vous serai très obligé si vous voulez bien m'envoyer dans quelques jours un petit mémoire de vôtre main, spécifiant l'argent que vous avez donné pour moi à L'Electeur Palatin et ce qui doit me revenir par an, et par semestre de la rente stipulée. Vous me feriez plaisir aussi d'ajouter qu'ayant délivré les fonds longtemps avant le terme de Juillet c'est au 1er Juillet que je dois être payé de mon revenu; j'enverrais ce petit mémoire à son ministre et je le prierois de vouloir bien vous charger de me payer cette rente tous les six mois, aux 1ers Juillet, et aux 1ers Janvier.
Le docteur a tiré mr vôtre frère d'une maladie qui paraissait bien dangereuse.
Je vous embrasse bien tendrement.
V.
9e Juin [1759] aux Délices
Je reçois dans ce moment, Monsieur, vôtre Lettre du 8e juin. Vous me comblez toujours d'attentions et de bontés. La paire de harnois vieux de volée pour 50 £ sera très bien venüe à l'accadémie. J'ai de beaux harnois de timon, un Etalon superbe pour mes juments. Rien ne me manque.
A l'égard des trois harnois dont vous me favorisé ils sont pr chevaux de cinq pieds, à peu près taille de cavaliers. Je vous renouvelle mes remerciements.