à Fernex 16 juillet [1759]
Je vous félicite, vous et monsieur votre frère, mon cher correspondant, d'être l'un avec l'autre.
Je vous prie de vouloir bien me mander si vous pourez me négocier avec avantage ou sans désavantage une lettre de change de vingt mille livres sur M. de Montmartel. En ce cas, j'aurais l'honneur de vous l'envoyer payable au temps qu'on voudra. Les 20 m.H seront en plusieurs billets si on l'exige. L'académie de lézine a beau faire, on se ruine à bâtir. Je voudrais bien qu'il y eût une académie de la paix. Je sçais à n'en pouvoir douter qu'on la désire et je crois qu'on ne la fera pas.
Quand j'aurai reçu de vous ma condamnation en crédit et débit, je verray si j'aurai ou non des acrotairesà mon châtau. En attendant j'ay peu de bled, et point d'avoine; mais en récompense, j'ay quatrevingt personnes et dix-huit chevaux à nourrier. J'espère toujours dans la miséricorde de Dieu.
aux Délices 17 juillet à Mr Camp
En arrivant aux Délices, j'apprends monsieur que notre ami est affligé d'une fluxion sur la joue. Qu'il me L'envoye. Mes joues ont besoin d'enbonpoint. Voicy ma quittance palatine. Le ministre palatin me mande que Mrs Tourton et Baure me payeront doresnavant. D'accord. Je vous enverrai mes quittances pour ces messieurs si vous le trouvez bon. Madame Tourton n'est elle pas très jolie? Elle m'a paru telle. Je l'ay vüe aux Délices. Mais vous autres grands garçons vous êtes meilleurs juges que moy.
V. t. h. ob. str
V.
n. b. mes 6500lt palatins viennent de chez nous. Cela durera t'il encor longtemps?