1763-08-29, de Voltaire [François Marie Arouet] à Ami Camp.

Mon cher correspondant je présume que monsieur Tronchin a reçu le montant des lettres de change de Monsieur Turkeim de Strasbourg par moy endossées en votre nom, et à vous envoiées le 27 juillet.
Elles sont touttes du 2 may à trois usances et composent la somme de 112000lt. Elles doivent avoir été payées à Paris vers le 12 aoust courant. Vous me ferez plaisir de me faire remettre cette somme en or à Geneve. Je vous serai fort obligé.

J'attends le cabriolet que vous avez eu la bonté d'ordonner à Lyon pour moy.

J'ay peur que les représentations de nos parlements ne soient d'une conséquence plus dangereuse que les remontrances de vos bourgeois faittes en procession à l'occasion de Jean Jaques. Ce Jean Jaques fait du bruit à Geneve mais il ne sera jamais compris dans les banqueroutes d'Amsterdam. Toutte notre petite famille vous fait les plus tendres compliments.