17 octb [1762]
Mon cher correspondant je prendray chez mr Catala les 23859lt que vous avez eu la bonté d'envoier, dès que j'aurai consommé l'affaire pour la quelle j'avais demandé cette somme qui avec les précédents envois compose 44740lt.
Je ne toucherai certainement pas aux 180000 qui restent entre vos mains. Les déboursez que vous avez encor la bonté de faire seront retenus sur le prest de chaque mois fourni par mr de la Leu, c'est à dire sur les 2880 de la première semaine de chaque mois. Autant que je peux me souvenir des envois je crois que les 2200lt du mois s'aoust, et les 2880 livres de septembre ne sont point comprises dans les 44740lt. C'est ce que je vous prie de m'éclaircir n'ayant pas icy mes petits comptes.
L'affaire des Calas va bien, mais il faut du temps et des peines. Hélas j'ay peur que la pauvre veuve ne meure avant que le procez soit jugé.
Je compte sur la paix. Elle est sûre à moins que le diable ne s'en mêle. Nous vous embrassons de tout notre cœur me Denis, melle Corneille et moy.
V. t. h. ob. str
Voltaire