1757-08-15, de Voltaire [François Marie Arouet] à Jean Robert Tronchin.

J'ay une demi douzaine de remerciments à vous faire mon cher monsieur pour une demi douzaine d'articles de votre lettre du 12.

Votre administration devient de jour en jour plus légère. Voilà 130 m.lt à l'Electeur palatin, et 60 m.lt sur les fonds de France quand vous aurez pris pour 30000lt d'annuitez pr mon compte. Or permettez moy de vous faire très humblement une petite difficulté que voicy.

Il vous reste dites vous 350000lt portant intérest. Mais si vous prenez des annuitez pr 30000lt comment peut il rester 350000lt? Il n'en restera que 320 mille. Encor de ces 320 milles il faudra réserver une somme de vingt mille livres pour le courant. Voici en attendant mon aprobation, car je vous assure que j'aprouve tout ce que vous faites.

Je n'aprouve pas de même la destitution du mal Detrée, mais après qu'il a un peu battu le duc de Cumberland il faut que M. de Richelieu batte baucoup le roy de Prusse, ce qui n'est pas une besogne fort aisée.

J'attends le paquet de Tiriot. Ce sont papiers genevois qui reviennent à Geneve. C'est une liasse de manuscrits de l'abbé Hubert où l'on dit qu'il y a de bonnes choses. Bon soir mon cher correspondant.

V.