à Gotha ce 6 d'Août 1763
On ne peut assurément rien lire de plus étifiant, et il n'y a pas de plus grand confortatif pour la foy que le petit cathéchisme que Vous daignés Monsieur m'envoyer.
Je Vous en ai une pieuse reconoissance et ne manquerai pas d'en louer et bénir le saint apôtre de cette belle production. Elle est bien plus forte encor et plus hardie que la confession du vicaire Savoyard, elle emporte la pièce. Rien de plus juste que la comparaison que Vous faite Monsieur, de Jean Jaque avec Diogene. Je crois qu'il lui ressemble dans plus d'un sens. Cepandant je le répète, je l'estime et le plain. Nous nous préparons à notre grand voyage d'Altenbourg où nous comptons nous rendre vers le 16 ou 17 de ce mois. J'ai bien crains la semaine passée que nous en fussions empêchés par l'indisposition du Duc qui m'a véritablement allarmée. Maintenant il est presque rétabli, j'en suis à la joye de mon coeur. Il me charge de mille Amitié pour Vous ainsi que toute ma famille. Et la chère grande Maitresse et moi nous ne passons pas de jour sans nous entretenir de Vous Monsieur et sans former des voeux pour Vous revoir. Nous ne saurions renoncer à cette flatteuse espérance: conservés moi quelque part à Votre cher souvenir que je mérite un peu si je l'ose dire par tous les sentimens que je Vous ai voués pour la vie.
LD