1763-03-14, de Voltaire [François Marie Arouet] à Jean Baptiste Jacques Élie de Beaumont.

Je n'ai été que vôtre Jean Baptiste, Monsieur, et vous êtes le sauveur des Calas.
Dès que je vis vôtre mémoire, signé de quinze avocats, je crus l'affaire sûre. Le jour de ce fameux conseil d'état, fut un beau jour pour les âmes sensibles. Vous ne sçauriez croire combien on vous donne de bénédictions chez nos huguenots. Il me semble que le reste de ce procez ne consistera qu'en formalités. La falsification des pièces n'est point à craindre, parce qu'elles sont signées de Pierre Calas, qui ira à Paris quand il le faudra, et qui reconnaitrait bien vîte la fraude.

Ma joie s'unit à la vôtre, et en redouble, mais je ne puis rien ajouter à l'estime respectueuse avec laquelle j'ai L'honneur d'être, Monsieur, vôtre très humble et très obéïssant serviteur

Voltaire