4e May 1765
J'ai bien peur, mon cher frère, que vous n'aiez point reçu le Bazin de Hollande, et que la voie de Mr Gaudet n'ait pas été meilleure que celle de Mr de Raimond.
Je vois que doresnavant il faudra se servir des occasions qui pouront se présenter.
La résolution de Pierre Calas de partir pour Genêve m'effraie. Le gouvernement n'en serait-il pas indigné? Calas a-t-il d'autre patrie que celle où Cicéron Beaumont l'a si bien déffendu? où le public l'a si bien soutenu? où les maîtres des requêtes l'ont si bien jugé? où le Roi a comblé sa famille de bienfaits? car vous savez qu'outre les trente six mille livres, il y a encor six mille livres pour les frais de procédures. Je me flatte qu'aumoins vous l'empêcherez de partir sans une permission expresse, et je crains bien encor que la demande de cette permission ne déplaise à la cour, et ne lui fasse perdre les mille écus que le Roi lui a donnés. Je soumets mon avis au vôtre.
Mandez moi, je vous prie, ce qui est arrivé du grand procez de la Comédie. Ce procez me parait furieusement Welche.
Je m'unis toujours à vous dans la communion des fidèles.
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