1763-01-21, de Voltaire [François Marie Arouet] à Cosimo Alessandro Collini.

J'ay reçu votre palatinat, mon cher historiografe.
Me voilà au fait grâce à vos recherches de bien des choses que j'ignorais. Les palatins vous auront obligation.

Je vous prie de me mettre aux pieds de leurs altesses électorales. Nous sommes icy dans les neiges jusqu'au cou. Cela gèle l'imagination d'un pauvre malade d'environ 70 ans, et je n'ose écrire à Monseigneur l'Electeur de peur de l'ennuier.

Vous avez probablement reçu le petit paquet que je vous ai adressé. Je vous embrasse de tout mon cœur.

V.

Voudriez vous bien à ces vers de la seconde scène du 4ème acte

La loy donne un seul jour; elle acourcit les temps
Des chagrins attachez à ces grands changements;
Mais sur tout attendez les ordres d'une mère,
Elle a repris ses droits, ce sacré caractère, etc.

substituer ceux cy:

Statira vit encor et vous devez penser
Que du sort de sa fille elle peut disposer.
Respectez les malheurs et les droits d'une mère,
Les lois des nations, le sacré caractère
Que la nature donne et que rien n'affaiblit.

Vous voyez que je me contente difficilement. Je fais vite, et je corrige longtemps.

Je vous r'embrace.