[c. 17 May 1762]
J'ai pensé, mon cher Gabriel, qu'en faisant imprimer l'Héraclius espagnol avec celui de Corneille, je dois aussi donner la Conspiration de Brutus et de Cassius contre César, c'est à dire la tragédie de Shakespear, qu'assurément le sr de la Place n'a pas fait connaitre.
Nous la ferons imprimer à la fin du second tome. Je la traduis en vers blancs; cela est très curieux, et très comique. J'en ai déjà traduit trois scènes ce matin; celà ira très vite.
Il n'y a qu'à commencer sur le champ le 3e Tome par Polyeucte.
Moyennant ces nouveautés, vous vous tirerez des mains de Pissot, dont je me défie beaucoup. Nous présenterons une requête au conseil, au nom de mlle Corneille; elle demandera le privilège d'un Commentaire, tant sur les pièces de Corneilles, que sur des Tragédies de Calderon, de Shakespear, et de quelques autres auteurs, avec le Texte, et les imitations des anciens au bas des pages.
Vous voiez bien que Pissot vous a trompé, puisqu'il devait vous dire d'abord, qu'il était intéressé au privilège de Corneille.