1761-07-22, de Voltaire [François Marie Arouet] à George Keate.

Je reçois vôtre Lettre du 9e mon cher free Briton; vous avez travaillé pour des ingrats.
Les genevois que vous avez tant loués trouvent apparemment qu'ils ne le sont pas assés; ils n'ont pas voulu permettre qu'on imprimât une traduction que j'avais fait faire de vôtre trop bon livre. Réservez vos louanges pour vôtre nation, elle les mérite; elle devient la première nation du monde; marine, commerce, agriculture, philosophie, liberté, vous avez tout; et vous n'avez pas le pédantisme et la fausse politique des petites républiques.

Aimez Corneille, je me réconcilierai avec Shakespear; la poste part, je n'ai que le temps de vous embrasser et de vous dire que je vous aimerai toute ma vie.

V.