Je reçois vôtre Lettre du 9e mon cher free Briton; vous avez travaillé pour des ingrats.
Les genevois que vous avez tant loués trouvent apparemment qu'ils ne le sont pas assés; ils n'ont pas voulu permettre qu'on imprimât une traduction que j'avais fait faire de vôtre trop bon livre. Réservez vos louanges pour vôtre nation, elle les mérite; elle devient la première nation du monde; marine, commerce, agriculture, philosophie, liberté, vous avez tout; et vous n'avez pas le pédantisme et la fausse politique des petites républiques.
Aimez Corneille, je me réconcilierai avec Shakespear; la poste part, je n'ai que le temps de vous embrasser et de vous dire que je vous aimerai toute ma vie.
V.
au château de Ferney en Bourgogne par Genêve 22e juillet 1761