Quoy que je sente parfaittement mon cher président que ce n'est qu'à vous que je dois l'honneur d'être bourguignon, cependant je crois de mon devoir de remercier l'académie, et encor plus de mon devoir de faire passer le remerciment par vos mains.
Vous avez je crois un confrère infiniment aimable, c'est mr de Quintin. Non seulement il m'écrit des lettres charmantes, mais je luy ay obligation. Il mérite bien mes remerciments autant que L'académie. Vous voylà chargé de ma reconnaissance. J'en aurai bien davantage si vous venez dans mes cabannes. Monsieur de la Marche me le fait espérer. Je suis bien malingre mais je tâcherai de vivre jusqu'au mois de septembre pour vous recevoir.
Vous savez peutêtre que j'ay des procez pour le sacré et pour le profane. Puisque je suis en train de m'adresser à vos bontez souffrez encor que je mette dans ce paquet une lettre pour mon avocat, mr Arnoult qui me parait homme d'esprit.
Mille pardons, et mille remercimens.
V.
9 juin [1761] à Ferney