1761-07-14, de Voltaire [François Marie Arouet] à Charles Augustin Feriol, comte d'Argental.

Ce paquet mes divins anges, contient prose et vers.
C'est d'abord votre pauvre Zulime, ensuitte c'est la préface d'un ouvrage dont douze vers valent mieux que douze cent Zulimes. C'est la préface du Cid que je soumets à votre jugement avant de la faire lire à l'académie. On dit qu'Oreste n'a pas été mal reçu. C'est une nouvelle obligation que je vous ay.

Mes moissons sont belles. J'ay heureusement terminé tous mes procez. Il ne me reste plus qu'à bâtir un temple à Corneille, en bâtissant mon église. Mais sera t'on aussi généreux que le roy? La nation entrera t'elle dans mon projet? Mes anges ne procurent ils pas quelques noms à notre liste?

Auront ils la bonté d'envoyer l'incluseà mr Duclos?

Bon, en voylà encor une pour l'abbé Olivetus ciceronianus.

Pardon mille fois.