le 20 oct. 1760
Monsieur,
Je vois avec douleur par vôtre Billet du 18 que vous n'aviez pas reçu la dre Lettre que j'ai eu l'honneur de vous écrire puisque vous me régardés encore comme coupable d'une indiscrétion à laqu'elle je n'ay eu aucune part et que dans cette idée vous me prévenez que votre intention n'est point que je montre votre Lettre: je vous avoüe Monsieur toutte ma sensibilité à ce sujet et combien je suis désespéré que le zèle que j'ai toujours eu à vous servir depuis le tems que je suis sous vos ordres ne m'ait pas mérité plus de confiance; j'en suis d'autant plus mortifié que j'ai toujours fait ce que j'ai pû pour m'en rendre digne; je joins icy Monsieur, touttes les Lettres que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire au sujet de cette désagréable affaire.
Je me garderai bien de faire rendre à de Saint l'Edition de Geneve; je ne connois point de moyen de renvoyer ces livres d'où ils viennent, qu'en vertu des ordres que vous jugerez àpropos de donner et que j'exécuterai toujours avec la plus scrupuleuse attention; à l'égard de l'édition contrefaite, je fais tout ce qui dépend de moy pour que le débit n'en soit point public ainsi que vous me l'ordonnez.
Je suis avec un profond respect,
Monsieur,
Votre trés humble et trés obéissant serviteur
D'Hemery