1760-09-28, de Voltaire [François Marie Arouet] à Louisa Dorothea von Meiningen, duchess of Saxe-Gotha.

Madame

Immédiatement après avoir ouvert le paquet de madame de Bassevits, je vois que votre altesse sérénissime m'honore d'une lettre qui me remplit d'inquiétude.
Elle me fait trembler pour le prince Ernest, ah qu'il vive madame, et que le Duc de Virtemberg mange tout. La guerre est bien affreuse. Mais la crainte pour un fils l'est mille fois davantage, permettez moy d'oser madame partager tous vos sentiments. Je me jette à vos pieds et à ceux de votre auguste famille avec tout l'attendrissement et le respect que vous m'inspirez. La grande maîtresse des cœurs est bien allarmée.