1760-07-13, de Voltaire [François Marie Arouet] à conte Francesco Algarotti.

Le lettere sopra la Russia! Le desidero, le aspetto, le amerò; ma non sono capitate al mio ritiro.
Il sig. Shellendorf lo riceverò come l'amico del mio Cigno, ma non è venuto.

Les révolutions de la Russie sont un fatras de déclamations. Je n'ai point encore la dernière partie des archives; pendent opera interrupta. On dit que les houzards ont pris un gros ballot; quand la guerre ne ferait que ce mal là, elle serait toujours un fléau de dieu.

La guerre des rats et des grenouilles continue à Paris. Voilà une batracomiomachia, on me l'a envoyée, et je vous l'envoie. Le port sera rude, mais pour le diminuer, je n'écris qu'un mot; ce mot est que je vous aime et estime, aimerai et estimerai tant que je vivrai.

Mille tendres compliments, je vous en prie, à mr le sénateur Albergati; je l'aime comme si je l'avais vu.

N.B. C'est dommage qu'un homme qui écrit si bien, écrive si mal. Vous vous servez de la patte d'un chat, j'ai autant de peine à déchiffrer vos lettres, que de plaisir à les lire, quand je les ai déchiffrées.