15 avril 1760
Je devrais vous remercier dans votre belle langue toscane, vous et votre illustre académie, de l'honneur que vous me faites; mais un malade qui ne peut écrire de sa main est excusable.
L'académie en me faisant l'honneur de m'ériger en botaniste me fournit un motif de plus pour chercher des plantes dans la Suisse; nos montagnes ont la réputation pour les simples comme pour les neiges, mais je crois que les neiges l'emportent de beaucoup. Si j'avais eu à choisir un climat j'aurais préféré celui du Dante, de Petrarque et de l'Arioste à tout autre, mais malheureusement les hommes ne choisissent pas leur patrie comme ils voudraient; j'ai eu toute ma vie une passion pour la Toscane qui n'a jamais été satisfaite; l'honneur que j'ai d'être associé à quelques unes de vos académies me sert de consolation, mais il est toujours bien triste d'être loin de ce qu'on aime; les nouvelles bontés qu'on me témoigne, et que je dois à m. de Lorenzi redoublent mon attachement et mes regrets. Je présente mes profonds respects et mes remerciements à l'académie.
J'ai l'honneur d'être &c.