1759-08-17, de Voltaire [François Marie Arouet] à Ami Camp.

J'ai arrangé tellement, Monsieur, mon téâtre de marionettes, qu'avec une centaine de bandes de clinquan, que j'ai, et une centaine d'aunes de verdure et de fleurs que j'attends des mains de vos religieuses, je n'aurai besoin de rien; je me flatte que celà ne sera pas cher.
Je vous supplie de vouloir bien me dire quand vous croyez que je pourai avoir ces bouquets sacrés. J'ai l'honneur de vous écrire avant que la poste d'Allemagne soit arrivée, ainsi je ne sçais aucune nouvelle. Si vous en sçavez de la descente en Angleterre, du voyage de la cour à Lyon, et des édits Bursaux dont on menace nos bourses très vides, je vous serai fort obligé de m'en faire part. Made Denis vous remercie de vos bontés encor plus que moi, car c'est elle qui a la rage de la comédie. Mille tendres respects à toute vôtre société.

V. t. h. ob. sr

V.