1759-03-30, de Louis Gaspard Fabry à Voltaire [François Marie Arouet].

Monsieur,

C'est l'ordinaire dans les acquisitions de faire beaucoup de demandes. J'augmente avec peine le nombre de vos importuns. Vous m'aviés fait espérer d'acquitter bientôt le tiers qui me revient, des lods, de la terre de Fernex. J'ai compté sur ce paiment pour me libérer avec Mgr le comte de la Marche. On me presse et je n'ai de ressource qu'en vous, Monsieur. Permettés que je vous prie de m'indiquer un jour de votre commodité à Fernex pour terminer cette petite affaire; à Dieu ne plaise Monsieur, que je pense à contredire l'évaluation que vous avés faitte des fiefs et de l'indomaine de Fernex mais je me flatte [que] vous avés confirmés mes espérances que suivant le prix que vous avés donné, le tiers du lod me seroit paié sans aucun rabais, ainsi je compte Monsieur que déduction faitte des 1200lt que j'ai déjà veu, il me reste dû 2883. 6. 8. comme vous le verrés par le mémoire ci joint.

Il me revient aussi le lod d'une grande partie des bâtimens et de quelques fonds du domaine de M. Deodaty qui sont de la directe de la baronnie de Gex.

J'aurai l'honneur de vous en communiquer le rolle, L'objet n'est pas considérable et sera facile à régler.

Je suis.