1759-03-30, de Marie Louise Denis à Cosimo Alessandro Collini.

Je suis une paresseuse Monsieur, j'ai été un siècle à vous répondre, mais aussitôs que j'us reçu votre lettre Mon Oncle écrivit sur le champ à Manhem. Je crains que cela n'ait pas fait grand effet. Lors qu'il ne vaque point de place et que l'on demande au azard, il est bien difficile de réussir.

Je n'ai point écrit à Mme de Brumat par ce que l'on m'a dit que son frère n'était plus auprès de l'électeur, et j'ai éû peur de faire quel que quiproco. Mendez moi ce qui en est. De façon ou d'autre je compte lui écrire, mais si son frère n'est plus à Mahem, je ne lui en parlerai pas.

Vous savez sans doute que Freitaque est à Duceldorf. Grand bien lui fasse. J'ai crains que Mon Oncle ne voulût remuer l'ancienne affaire. Je crois que cela ne serait nulement convenable. Heureusement il m'en paraît entièrement dissuadé. Je crois même que par la suite cette démarche pourait avoir des inconvénians pour vous, et que voulant vous plasser dans des cours d'Alemagne, on pourait un jour vous en savoir mauvais gré. Si je peux Monsieur vous être utile, je vous prie de ne me pas épargner. Je ferai toujours tout ce qui dépendra de moi. Si je ne pensais pas ainsi je ne vous le dirais pas. Adieu, ne doutez pas des sentimens avec lesquels je suis Monsieur Votre très humble et très obbéissente servente

Denis

Mendez moi si Mme de Brumat est toujours avec Mme de Lusbourg et si son frère est auprès de l'électeur.