1759-01-03, de Marie Louise Denis à Gabriel Cramer.

Je suis désollée Monsieur de ne point voir Madame Cramer et je ne sçai par où m'y prendre pour y parvenir.
Nous n'allons point à Lauzane. Mon Oncle y a envoié ce matin Gent Louis et Maton ce qui nous prand trois chevaux et les quatre autres sont à Fernex. Je vous avoue qu'il est triste d'avoir huit chevaux et d'être toujours à pieds, il ne nous reste plus que l'étalon, mais mon Oncle l'arrenge ainsi et je n'y peux rien.

Si Mme Cramer pouvait se faire amener par quel qu'un elle me ferait grand plaisir. Je meurs d'envie de la voir, je serais même fort aise de coser avec celle. Je serai quatre jours sans chevaux et cela est bien long par ce que mon Oncle fait voiturer des bois de charpente. Dites lui donc de se faire amener quand elle pourra, elle nous trouvera toujours, je serait enchantée de la voir et de vous renouveller à tous deux les tendres sentimens qui m'attachent à vous.

Denis