1765-04-10, de Marie Louise Denis à Germain Gilles Richard de Ruffey.

Vous êtes Monsieur si bon et si aimable, je Comte si fort sur votre amitié, vous m'en avez donné tant de marque que j'espère que vous voudrez bien l'étandre sur Mr Dupuits que je regarde Comme mon jandre.

Il désire fort d'avoir l'honneur de vous connoitre et de faire sa cour à Madame la présidante de Ruffé; je lui demende ses bontez pour lui.

Il vient à Dijon pour un procès qui doit être jugé incessament. J'ose espérer que vous voudrez bien vous y intéresser, et solliciter vos amis du parlement pour lui. Faites nous l'amitié de le conduire et de lui dire les démarches qu'il faut faire. Je vous avoue que je serai enchantée qu'il ait l'honneur de vous voir. Du moins il nous dira de vos nouvelles car il y a un siècle que nous n'en avons reçu; autrefois Monsieur vous fesiez de petis voiages pour votre santé, cette envie là ne vous reprendra t'elle point, et daignerez vous geter les yeux sur Fernex lors que vous voudrez vous délasser et vous promener? Quoi que vous fassiez des choses charmentes il ne faut pas altérer votre santé. Mr Dupuits vous dira que vous êtes fort désiré de l'oncle et de la nièce, que nous vous sommes tous bien sincèrement attachés. Conservez nous votre amitié et ne doutez jamais des sentimens avec les quels j'ai l'honneur d'être Monsieur Votre très humble et très obbéissente servente

Denis

J'ai disputé à Mon Oncle le plaisir de vous écrire Monsieur, il vous fait mille tendres Complimens et assure de son respec Madame la présidante de Ruffé. Oserai je vous prier de me rappeller dans son souvenir et de lui dire qu'elle est bien regraitée et bien souhaitée à Fernex?