1758-12-30, de Count Ivan Ivanovich Shuvalov à Voltaire [François Marie Arouet].

Monsieur,

Je suis depuis trop de tems sans recevoir de vos nouvelles pour qu'un si Long silence ne m'inquiète pas: vous conaissés monsieur l'intérêt que je prens à vôtre santé qui m'est particulièrement précieuse, & c'est uniquement pour m'en informer que je profite du départ du courier par lequel je suis sûr que ma lettre vous parviendra; j'aurais voulu pouvoir Le rendre porteur de quelques bagatelles & nommément d'une petite provision de Thé que je veux prendre la liberté de vous offrir mais, les circonstances ne me le permettent pas pour cette fois.
Je me réserve ainsi un nouveau prétexte de me rafraîchir dans vôtre souvenir; je vous prie monsieur de m'y conserver toujours et de croire combien j'y suis Sensible: je voudrais que L'année 59 à laquelle nous touchons & que j'ai L'honeur de vous souhaiter des plus heureuses, pût me fournir des occasions de vous prouver La considération parfaite & distinguée avec laquelle j'ai L'honeur d'être

Monsieur,

Vôtre très humble Et très obéïssant serviteur

J. Schouvallow