1758-03-14, de Count Ivan Ivanovich Shuvalov à Voltaire [François Marie Arouet].

Monsieur,

Vous me savés mauvais gré peutêtre de ma lenteur à vous envoïer Les mémoires nécessaires pour la continuation de l'ouvrage que vous avés bien voulu entreprendre, je vous assure cependant Monsieur que j'emploïe tous mes soins à les rassembler: j'en ai déjà une grande partie & j'espère dans peu être en état de vous dépêcher le tout par un courier exprès: il me raportera j'espère des nouvelles de vôtre santé à la quelle je prens un intérêt particulier; précieuse à tous égards je suis affligé que vous m'en laissiés ignorer l'état, et que vos Lettres soient si rares; volés je vous prie monsieur, volés quelques instans à vos sérieuses occupations pour m'honorer plus souvent de vos nouvelles: vous ne devés pas douter du plaisir qu'elles me feront Toujours, n'y de la considération respectueuse avec laquelle je suis très parfaitement

Monsieur

Vôtre très humble et obéïssant serviteur

J. Schouvallow