1758-09-20, de Voltaire [François Marie Arouet] à [unknown].

Recevez monsieur les remerciments que je dois à vos bontéz et à celles de madame la princesse de Horn.

Dans Spa l'erreur et l'ignorance
Persécutaient la vérité.
Mais je la crois en sûreté
Puisque l'esprit et la bauté
Ont daigné prendre sa deffense.

Je regarde monsieur cette petite avanture comme une des plus honorables et des plus flatteuses pour moy. J'ay renoncé au monde; mais vous me faittes éprouver que je n'ay pas renoncé à l'amour propre. Je m'étendrais d'avantage sur le plaisir que j'ay de voir les belles lettres et la filosofie cultivées par un homme de votre nom et de votre mérite si l'état de ma santé me permettait d'écrire baucoup. Je me borne aujourdui à vous assurer de la respectueuse reconnaissance avec la quelle j'ay l'honneur d'être

Monsieur

votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire