à Shwessingen 22 juillet [1758]

Madame,

Je n'ay pu avoir l'honneur de faire tenir plustôt cette lettreà votre Altesse sérénissime ny la remettre moy même entre ses mains, étant parti longtemps après l'avoir reçue, et n'ayant pu passer par vos états.
Permettez madame que j'aye l'honneur de l'envoier aujourdui à votre Altesse sérénissime, et que je luy demande en même temps la permission de venir la saluer et de me mettre à ses pieds, en cas que je ne L'incommode point, et qu'elle daigne agréer l'envie que j'ay depuis longtemps de luy faire ma cour. J'attendrai, comme je le dois, ses ordres.

J'ay l'honneur d'être avec le plus profond respect

Madame

de votre altesse sérénissime

le très humble et très obéissant serviteur

Voltaire
gentilhome ord^e de la chambre
du Roy t. c.